Sun 21 May 2023
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Choses à Savoir SANTE

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Choses à Savoir SANTE


Encore une nouvelle molécule miracle qui résoudrait définitivement les problèmes épidémiques d’obésité ? Rien n’est moins sûr, mais les incrétines ont en tous les cas éveillé l’intérêt des scientifiques par rapport à la perte de poids. Ces hormones sécrétées par l’intestin sont au cœur des recherches les plus récentes sur l’obésité et le diabète. Comment permettent-elles d’induire une perte de poids ? Ces hormones sont-elles sans risque pour la santé ?
Les incrétines, des hormones étroitement liées à la prise alimentaire
Libérées lors de l’ingestion de certains nutriments, notamment de glucose et de lipides, les incrétines participent à la régulation des prises alimentaires. Elles se retrouvent principalement à la fin du système digestif, dans l’intestin grêle. Les deux incrétines les plus connues et les plus étudiées sont le glucagon-like peptide-1, dit GLP-1, et le glucose-dependent insulinotropic polypeptide, dit GIP.
Une étude récente menée sur des personnes atteintes de diabète de type 2 et présentant un IMC supérieur à la moyenne a montré que les médicaments stimulant la libération de GLP-1 induisaient une moindre appétence pour les aliments gras lors des prises alimentaires suivantes. L’une des explications avancées serait que le GLP-1 favorise la libération d’autres hormones dans l’intestin, elles-mêmes impliquées dans la régulation de l’appétit et dans l’attirance pour les lipides.
D’autre part, l’hormone GLP-1 réduit également la libération de dopamine dans le cerveau lors de la prise alimentaire. Ainsi, les personnes qui présentent des taux plus élevés de GLP-1 auront moins d’attirance pour la nourriture grasse, car cette dernière leur procurera moins de plaisir.
D’autres effets intéressants des incrétines pour perdre du poids
Si ces premiers mécanismes mis en évidence sont à priori très intéressants pour aider les personnes en surpoids à maigrir, les incrétines procurent d’autres effets bénéfiques à l’amaigrissement. Le GLP-1 inhibe la libération de l’hormone qui stimule l’appétit, le neuropeptide Y. Avec une moindre sensation de faim, les personnes réduisent naturellement leurs prises alimentaires.
Les incrétines augmentent aussi la dépense énergétique de base. En stimulant la thermogénèse, ce processus qui convertit les calories en chaleur, elles favorisent la hausse du métabolisme qui contribue à la perte de poids.
Enfin, les incrétines ont été identifiées par une étude de Holst en 2007 comme des éléments favorables à la sécrétion d’insuline. Elles permettent d’améliorer la sensibilité à l’insuline, un phénomène clé pour les personnes atteintes de diabète 2.
Les limites des médicaments anti-diabétiques qui stimulent les incrétines
Plusieurs médicaments stimulant ou améliorant la libération d’incrétines sont actuellement testés sur des populations diabétiques. Si les résultats semblent prometteurs, certaines limites ont déjà été identifiées. D’abord, tous les patients ne répondent pas de la même façon aux incrétines, et les traitements peuvent être parfois inefficaces. Ensuite, le mode d’injection sous-cutanée des agonistes du récepteur GLP-1 freine encore l’adhésion au traitement. Pour finir, le risque potentiellement accru de cancer soulevé par une étude de 2011 doit inciter à la prudence et au bon calcul du rapport bénéfice/risque en cas de prescription.

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