Pourquoi certains Japonais choisissent de s'isoler ?
Avec l’épidémie de Covid-19, l’insécurité liée aux attaques terroristes et l’émergence des nouvelles technologies qui abolissent une partie des contacts sociaux réels, de plus en plus de jeunes Français se coupent progressivement du monde extérieur, adoptant une pratique popularisée par les Japonais après la crise des années 90.
L’hikikomori, qui se traduit approximativement par retrait social, se manifeste par le fait de rester cloitré chez soi pendant une durée de plusieurs mois, voire années. Pourquoi les Japonais sont-ils très nombreux à faire ce choix ? Le phénomène va-t-il continuer à se propager en France ?
Les causes du hikikomori sont variées
L’isolement social volontaire adopté par 541 000 Japonais dans la tranche des 15/39 ans en 2015 touche aujourd’hui plus d’un million d’habitants de l’île nippone, y compris des personnes plus âgées, cloitrées chez elles depuis parfois plus de 7 ans.
La première raison qui explique ce choix fait ou subi par les Japonais est économique. À la fin des années 90, la récession que connait le Japon entraine des modifications profondes du fonctionnement des entreprises. Alors qu’auparavant, le système national garantissait la stabilité de l’emploi à vie, le management à l’occidentale a mis en péril cette garantie. Les dirigeants ont exigé de plus en plus de résultats pour justifier la présence continue de leurs employés au sein de l’entreprise. Additionnée à des conditions de travail éprouvantes, puisque les salariés japonais multiplient souvent les heures supplémentaires, la mesure a eu raison de nombreuses carrières de jeunes diplômés qui se sont heurtés à la difficulté de la vie professionnelle.
La pression sociale et scolaire qui entoure les jeunes Japonais est une autre raison de leur isolement choisi ou subi. Outre le système scolaire japonais qui entretient une pression très importante sur les élèves et leur réussite, la société agit également en ce sens en valorisant à l’extrême les personnes qui réussissent. L’ijime, qui est un phénomène d’exclusion des personnes hors-normes, participe à maintenir cette pression d’être conforme à ce que la société souhaite.
Le cadre familial joue aussi un rôle majeur dans l’adoption de l’hikikomori. Ainsi, si 70% des Japonais isolés sont des hommes, c’est notamment parce qu’une partie d’entre eux connait un lien maternel très fusionnel. Intitulé mazakon, ce phénomène aboutit parfois à des retards de langage et à une grande intolérance aux frustrations et au monde extérieur. À l’inverse, un cadre très exigeant ou très strict conduit parfois les jeunes Japonais à renoncer à leur vie sociale et professionnelle, par crainte de l’échec et de la déception parentale.
Pourquoi l’hikikomori touche-t-il la France et d’autres pays occidentaux ?
L’isolement choisi par de plus en plus de jeunes européens ou américains s’explique d’abord par les crises successives vécues dans le monde. La pandémie de coronavirus, notamment, a entrainé une déshabituation des contacts sociaux normaux, et une peur excessive de l’extérieur, potentiel vecteur de maladie.
La popularité des réseaux sociaux et des technologies interactives est telle que certains jeunes ne savent plus comment communiquer en face-à-face, et préfèrent s’isoler plutôt que de devoir affronter d’autres personnes.
Il ne faut pas non plus négliger le relais médiatique amplifié des évènements traumatiques comme les attaques terroristes, les guerres, les comportements criminels, qui contribue à entretenir chez les personnes jeunes et sensibles un sentiment constant d’insécurité. Leur chambre devient alors un cocon dans lequel ils peuvent se sentir protégé, à l’écart des difficultés du monde.
Enfin, la crise économique qui a suivi la pandémie, l’insécurité de l’emploi, les préoccupations écologiques sont autant d’autres raisons qui expliquent que les jeunes Japonais, comme les Européens ou les Américains, aient de plus en plus tendance à s’isoler.
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L’hikikomori, qui se traduit approximativement par retrait social, se manifeste par le fait de rester cloitré chez soi pendant une durée de plusieurs mois, voire années. Pourquoi les Japonais sont-ils très nombreux à faire ce choix ? Le phénomène va-t-il continuer à se propager en France ?
Les causes du hikikomori sont variées
L’isolement social volontaire adopté par 541 000 Japonais dans la tranche des 15/39 ans en 2015 touche aujourd’hui plus d’un million d’habitants de l’île nippone, y compris des personnes plus âgées, cloitrées chez elles depuis parfois plus de 7 ans.
La première raison qui explique ce choix fait ou subi par les Japonais est économique. À la fin des années 90, la récession que connait le Japon entraine des modifications profondes du fonctionnement des entreprises. Alors qu’auparavant, le système national garantissait la stabilité de l’emploi à vie, le management à l’occidentale a mis en péril cette garantie. Les dirigeants ont exigé de plus en plus de résultats pour justifier la présence continue de leurs employés au sein de l’entreprise. Additionnée à des conditions de travail éprouvantes, puisque les salariés japonais multiplient souvent les heures supplémentaires, la mesure a eu raison de nombreuses carrières de jeunes diplômés qui se sont heurtés à la difficulté de la vie professionnelle.
La pression sociale et scolaire qui entoure les jeunes Japonais est une autre raison de leur isolement choisi ou subi. Outre le système scolaire japonais qui entretient une pression très importante sur les élèves et leur réussite, la société agit également en ce sens en valorisant à l’extrême les personnes qui réussissent. L’ijime, qui est un phénomène d’exclusion des personnes hors-normes, participe à maintenir cette pression d’être conforme à ce que la société souhaite.
Le cadre familial joue aussi un rôle majeur dans l’adoption de l’hikikomori. Ainsi, si 70% des Japonais isolés sont des hommes, c’est notamment parce qu’une partie d’entre eux connait un lien maternel très fusionnel. Intitulé mazakon, ce phénomène aboutit parfois à des retards de langage et à une grande intolérance aux frustrations et au monde extérieur. À l’inverse, un cadre très exigeant ou très strict conduit parfois les jeunes Japonais à renoncer à leur vie sociale et professionnelle, par crainte de l’échec et de la déception parentale.
Pourquoi l’hikikomori touche-t-il la France et d’autres pays occidentaux ?
L’isolement choisi par de plus en plus de jeunes européens ou américains s’explique d’abord par les crises successives vécues dans le monde. La pandémie de coronavirus, notamment, a entrainé une déshabituation des contacts sociaux normaux, et une peur excessive de l’extérieur, potentiel vecteur de maladie.
La popularité des réseaux sociaux et des technologies interactives est telle que certains jeunes ne savent plus comment communiquer en face-à-face, et préfèrent s’isoler plutôt que de devoir affronter d’autres personnes.
Il ne faut pas non plus négliger le relais médiatique amplifié des évènements traumatiques comme les attaques terroristes, les guerres, les comportements criminels, qui contribue à entretenir chez les personnes jeunes et sensibles un sentiment constant d’insécurité. Leur chambre devient alors un cocon dans lequel ils peuvent se sentir protégé, à l’écart des difficultés du monde.
Enfin, la crise économique qui a suivi la pandémie, l’insécurité de l’emploi, les préoccupations écologiques sont autant d’autres raisons qui expliquent que les jeunes Japonais, comme les Européens ou les Américains, aient de plus en plus tendance à s’isoler.
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