Quels animaux sont utilisés pour des greffes sur des humains ?
Ce n’est pas une nouveauté, les organes humains sains aptes à être greffés sont rares. Les personnes atteintes de graves pathologies doivent parfois attendre des mois, voire des années avant de pouvoir bénéficier d’une greffe.
La recherche s’intéresse depuis longtemps à la possibilité d’utiliser des organes ou des tissus animaux afin de les greffer sur l’homme. Certaines procédures ne sont plus de l’ordre de la science-fiction, mais relèvent plutôt du débat éthique. Voici un état des lieux des principales expériences qui ont permis de réaliser des xénotransplantations.
Le porc, un animal de choix pour la greffe d’organes sur des humains
Parmi les animaux les plus semblables à l’homme, en termes de morphologie et de physiologie, le porc figure en bonne place. Cependant, il existe une limite qui a longtemps freiné les scientifiques pour greffer un organe porcin sur un modèle humain. Les cellules du porc présentent des xénoantigènes1 sur leur surface, lesquels sont ciblés par les anticorps humains. Très rapidement, le corps humain rejette donc le greffon porcin comme un élément étranger et pathogène, dans les minutes suivant la greffe.
Grâce aux nouvelles technologies, les gènes porcins correspondants à la formation des xénoantigènes ont pu être supprimés pour éviter le risque de rejet immédiat du greffon. En 2021 ont eu lieu les premières transplantations de reins porcins modifiés par manipulation génétique, à destination de receveurs humains en état de mort cérébrale. Les greffons de porc ont cette fois réagi de la même façon que des greffons humains, offrant la possibilité aux médecins d’anticiper le rejet avec les procédures et traitements immunosuppresseurs habituels.
En 2002, David Bennett, insuffisant cardiaque en phase terminale, a bénéficié d’une greffe de cœur porcin, une première dans le monde de la médecine. Il a survécu deux mois avant de succomber d’une atteinte cardiaque. D’après l’Inserm, le cœur de porc était peut-être contaminé par un cytomégalovirus porcin, ce qui met en lumière l’un des risques majeurs de la xénotransplantation : la transmission de maladies infectieuses de l’animal à l’homme.
Les autres animaux qui sont utilisés pour des xénogreffes
Dans les années 1920, le docteur Voronoff greffe des testicules de chimpanzé et des ovaires de guenon à des individus humains pour favoriser leur fertilité, sans résultat. En 1984, un bébé condamné par une hypoplasie du cœur est opéré. Les médecins lui greffent un cœur de babouin, qui lui permettra de rester en vie trois semaines de plus que les autres sujets ayant bénéficié d’une xénogreffe.
Même si leur ressemblance avec l’homme les a un temps désignés comme donneurs préférentiels pour la xénotransplantation, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les primates sont, d’une part, plus difficiles à élever dans des conditions sanitaires strictes, d’autre part, plus susceptibles de développer des maladies infectieuses transmissibles à l’homme. Leur fertilité est également moins importante que celle du porc.
Quelques autres expériences ont été réalisées avec des tissus cellulaires provenant d’animaux marins. La peau du tilapia est par exemple utilisée pour soigner : elle est greffée sur les plaies des grands brûlés à la place des pansements classiques, avec des résultats prometteurs.
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La recherche s’intéresse depuis longtemps à la possibilité d’utiliser des organes ou des tissus animaux afin de les greffer sur l’homme. Certaines procédures ne sont plus de l’ordre de la science-fiction, mais relèvent plutôt du débat éthique. Voici un état des lieux des principales expériences qui ont permis de réaliser des xénotransplantations.
Le porc, un animal de choix pour la greffe d’organes sur des humains
Parmi les animaux les plus semblables à l’homme, en termes de morphologie et de physiologie, le porc figure en bonne place. Cependant, il existe une limite qui a longtemps freiné les scientifiques pour greffer un organe porcin sur un modèle humain. Les cellules du porc présentent des xénoantigènes1 sur leur surface, lesquels sont ciblés par les anticorps humains. Très rapidement, le corps humain rejette donc le greffon porcin comme un élément étranger et pathogène, dans les minutes suivant la greffe.
Grâce aux nouvelles technologies, les gènes porcins correspondants à la formation des xénoantigènes ont pu être supprimés pour éviter le risque de rejet immédiat du greffon. En 2021 ont eu lieu les premières transplantations de reins porcins modifiés par manipulation génétique, à destination de receveurs humains en état de mort cérébrale. Les greffons de porc ont cette fois réagi de la même façon que des greffons humains, offrant la possibilité aux médecins d’anticiper le rejet avec les procédures et traitements immunosuppresseurs habituels.
En 2002, David Bennett, insuffisant cardiaque en phase terminale, a bénéficié d’une greffe de cœur porcin, une première dans le monde de la médecine. Il a survécu deux mois avant de succomber d’une atteinte cardiaque. D’après l’Inserm, le cœur de porc était peut-être contaminé par un cytomégalovirus porcin, ce qui met en lumière l’un des risques majeurs de la xénotransplantation : la transmission de maladies infectieuses de l’animal à l’homme.
Les autres animaux qui sont utilisés pour des xénogreffes
Dans les années 1920, le docteur Voronoff greffe des testicules de chimpanzé et des ovaires de guenon à des individus humains pour favoriser leur fertilité, sans résultat. En 1984, un bébé condamné par une hypoplasie du cœur est opéré. Les médecins lui greffent un cœur de babouin, qui lui permettra de rester en vie trois semaines de plus que les autres sujets ayant bénéficié d’une xénogreffe.
Même si leur ressemblance avec l’homme les a un temps désignés comme donneurs préférentiels pour la xénotransplantation, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les primates sont, d’une part, plus difficiles à élever dans des conditions sanitaires strictes, d’autre part, plus susceptibles de développer des maladies infectieuses transmissibles à l’homme. Leur fertilité est également moins importante que celle du porc.
Quelques autres expériences ont été réalisées avec des tissus cellulaires provenant d’animaux marins. La peau du tilapia est par exemple utilisée pour soigner : elle est greffée sur les plaies des grands brûlés à la place des pansements classiques, avec des résultats prometteurs.
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