Thu 18 Jan 2024
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Sous la fibre

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Sous la fibre


Le corps est un sujet incontournable en art. Analysé, déformé, morcelé, objectifié, sublimé, fantasmé - à tort ou à raison! - il est le lieu où se joue la domination, mais aussi l’émancipation. Puisqu’il est constitué de mouvements, quel objet formidable à forger et observer! 
Dans cet épisode, deux artistes puisent dans les sujets de la maladie, de la nudité, du male gaze, de l’aliénation des standards de beauté, de la pilosité, mais aussi du corps en tant que lieu d\'oppression coloniale, pour donner vie à des corporalités alternatives synonymes de joie, de réflexions et d’affranchissement. 
(02:48) La photographe et réalisatrice Camille Ropert, dont la démarche se situe à mi-chemin entre le documentaire et la mise en scène, s\'intéresse au corps en tant que sujet agentif et évolutif, à travers le prisme du cancer ou encore celui des injonctions qui pèsent sur les corps féminins et non binaires. Comment le corps et l’esprit intègrent-ils les multiples métamorphoses? Teintés de symboles percutants, d’une approche empathique et d’un brin d’humour réconfortant, ses images et films font la part belle aux réalités humaines parfois indicibles, celles vécues profondément dans la chair.
(40:50) Avec un enthousiasme contagieux, Esther Calixte-Béa assume et célèbre son corps poilu. L’artiste et activiste d’origine haïtienne et ivoirienne partage sa réalité corporelle en ligne, où elle normalise auprès de sa communauté la pilosité féminine, et l’inclut dans ses œuvres oniriques qui mêlent peinture, sculpture, poésie et textile. C’est en partant de sa propre représentation que cette créatrice anticonformiste conçoit des scènes colorées où les femmes noires sont libres, puissantes et prospères.